En raison des enjeux inhérents au vieillissement, une personne âgée peut acquérir de nouvelles habitudes ou y céder plus fréquemment, comme faire l’usage de substances psychoactives récréatives ou s’adonner à des jeux de hasard et d’argent (JHA). En effet, le vieillissement est associé à des événements de vie qui peuvent être déstabilisants et constituer un ensemble de facteurs stressants, tels que la retraite professionnelle, le décès des membres de l’entourage, l’isolement, une vulnérabilité physique et psychique accrue, la perte d’autonomie, l’apparition de maladies chroniques, les comorbidités ou encore l’invalidité. Ainsi, l’exposition à ces stresseurs et la plus grande sensibilité physiologique aux effets des substances psychoactives et aux dommages induits rendent les aînés plus vulnérables aux conséquences négatives de la consommation de substances et du jeu. Lire +
Ce Dossier thématique a pour objectif d’orienter les lecteurs vers des sources fiables et accessibles gratuitement dans le but de promouvoir le savoir sur le thème de la dépendance et du vieillissement.
Dans le but de simplifier la lecture et la recherche d'information, les articles, outils et autres documents ont été classés par catégorie. Vous trouverez les différentes catégories ci-dessous.
Note : La documentation proposée concerne en majorité l’alcool car la littérature principalement francophone et accessible sur les autres substances est peu abondante.
Si vous ne parvenez pas à accéder à un document, vous pouvez communiquer avec la Bibliothèque québécoise sur les dépendances (BQD).
L’IUD tient à remercier Vincent Wagner, chercheur d'établissement à l'IUD, pour sa contribution au développement et à la bonification de ce dossier thématique.
Dépendance et vieillissement
La rapidité du vieillissement de la population à l’échelle du globe entraîne donc un nombre croissant d’aînés aux prises avec des problèmes ou dépendances liés à la consommation de substances et aux JHA. Comme les cas de dépendance chez les personnes âgées sont sous-diagnostiqués, on parle d’épidémie « cachée » ou « silencieuse ». Le déni, la résignation de l’entourage, le caractère tabou de la dépendance dans cette population, la réticence des intervenant.e.s à aborder les questions de consommation abusive et de jeu problématique avec leur clientèle âgée et les outils diagnostiques non adaptés à cette population sont autant d’éléments qui entravent le dépistage de ces problématiques chez les aînés. Sans compter que les symptômes observés en contexte de comorbidité – un phénomène fréquent en gériatrie – ne sont pas exclusivement spécifiques à la dépendance.
Par ailleurs, en promotion de la santé chez les aînés, les activités de prévention des dépendances occupent une place très modeste. En ce qui concerne le traitement des dépendances, il y a relativement peu d’interventions pleinement adaptées à la réalité et aux défis des aînés. La médication semble préconisée, alors que des thérapies brèves pourraient parfois s’avérer plus efficaces. Et même lorsque de telles thérapies sont offertes, les personnes âgées sont peu exposées à ces services.
En somme, la prévention, le dépistage précoce et la prise en charge adéquate des problématiques liées à la consommation et au jeu chez les aînés représentent de réels défis à relever, tant pour le réseau de la santé et des services sociaux que pour l’entourage. La recherche dans ce domaine doit se poursuivre, d’autant plus que l’absence de prise en charge adaptée aggrave à la fois les effets du vieillissement et ceux de la consommation et du jeu pathologique.